vendredi 20 novembre 2009

Un jour sans Claudine ...

Aujourd'hui, nous nous sommes faits une journée "Cinéma" ! Enfin pas tout à fait mais le maître que je suis adore enjoliver et exagérer les choses.

Nous avons revu dans son intégralité le court-métrage de Dyana Gaye dans l'optique de nous attarder plus longuement sur la qualité des rencontres d'Ousmane, le petit mendiant

Pour commencer, laissez-moi vous présenter ces personnages tour à tour drôles, déroutants, emblématiques, touchants :



tout d'abord, voici Ousmane, jeune mendiant de Dakar, qui parcourt la ville à la recherche de charités. Il sourit souvent et ne semble pas accabler par sa situation (pourtant peu enviable).




Sa première rencontre se fait avec un officier de police un peu bougon qui finira toutefois par lui tapoter la joue affectueusement.






Le policier l'aidera à "soutirer" de l'argent à un pauvre chauffeur de taxi qui se trouvait là au mauvais moment !








Ousmane ira ensuite chercher du réconfort auprès de la cuisinière du "Sandaga", l'un des plus grands marchés dakarois.







Sur sa route, il arrêtera le conducteur d'un gros 4x4 ...



... avant de se rendre devant un magasin pour obtenir le petit quelque chose qu'une dame aura la gentillesse de lui offrir.





Attirer par l'atmosphère de fête qui se dégage du magasin (c'est la période de Noël), Ousmane poursuivra sa curiosité et entrera dans un magasin de jouets, duquel il se fera sortir manu militari par le vigile chargé de la surveillance.




Ensuite, il sera l'heure pour lui de retrouver son "maître d'école"...




... avant d'aller réveiller un vieux fermier ...







.... et de retourner au marché pour y chercher son chemin : c'est dans la petite échoppe d'un libraire sympathique qu'il trouvera sa réponse.







Enfin, Ousmane arrive au terme de son périple : le bureau de l'écrivain public, chez qui il est venu écrire une lettre (au Père Noël !).

Chacune des trois premières rencontres a été scrutée, décortiquée par vingt-trois petites paires d'yeux puis analysée, discutée et validée. Au final, il ressort que pour l'agent de police et la cuisinière, les rencontres commencent plutôt mal mais elles finissent bien. Avec le chauffeur de taxi, c'est autre chose : les enfants ne sont pas dupes, il donne à contre-coeur !


Cela commence mal avec le policier probablement parce qu'Ousmane le dérange : le policier s'énerve contre lui. Plusieurs hypothèses ont été retenues : il veut travailler mais Ousmane le dérange, il met l'enfant en garde contre la circulation, Ousmane lui demande de l'argent et dans un premier il ne veut pas lui en donner. Mais tout se termine bien puisque le policier y va de son écot et qu'il sourit à Ousmane !

Par l'aider, ce zélé policier va même jusqu'à arrêter un pauvre chauffeur de taxi, en l'accusant d'avoir failli écraser le gamin ! Par peur d'être embêté, ou de recevoir une contravention, il joue le jeu du policier et marchande avec Ousmane le don qu'il va lui faire. Mais il est clair que c'est contre sa volonté : il crie, gesticule et n'est pas gentil ...

Avec la cuisinière, sur le marché, ça commence comme avec le policier ... Et ça finit également pareil ! D'abord, elle ne veut pas lui donner à manger (parce qu'elle ne gagne pas assez d'argent ou parce que lui n'en a pas assez pour régler "l'ardoise"). Mais Ousmane insiste et obtient gain de cause (c'est vraiment le cas de le dire !). Toutefois, certains élèves émettent l'hypothèse qu'elle aussi, à l'instar du chauffeur de taxi, donne à contre-coeur : elle aurait d'autres projets pour son argent (faire des économies, par exemple ...).

En deuxième partie de travail, nous avons commencé à appréhender un peu mieux l'univers d'Ousmane : parce que, comme disent les Sénégalais " xamul aay na wànte laajtewul a kaa yéés*".

Donc, nous avons réuni tous les indices que nous avions sur Ousmane : c'est un enfant mendiant, il est musulman (il salue en disant Salam Aleykoum, il prie avec son "maître d'école" en se balançant ...), il se balade dans le quartier Sandaga et il compte en Francs et emploie quelques mots de français (commissaire, merci, papa Noël ...).
Ainsi avons-nous découvert que le Sénégal était devenu une colonie française vers 1850 et que ce n'est qu'un siècle plus tard qu'il avait obtenu son indéopendance (04 avril 1960). La culture française s'est donc bien enracinée en terres sénégalaises et cela explique pourquoi on retrouve des mots français en wolof et pourquoi la monnaie nationale est le Franc (CFA).
Grâce à certains élèves musulmans, nous avons aussi appris que la charité (la zakat) était l'un des cinq piliers de l'Islam (avec la profession de foi - la Chaada -, le jeûn du Ramadan, la prière et le pélerinage à la Mecque). Pour les Musulmans, la charité est obligatoire : elle consiste, pour les Musulmans qui en ont les moyens, à donner une partie de leur richesse et de leurs biens aux pauvres de la communauté. Elle a pour but de purifier l'âme du donneur de l'avarice et de développer l'esprit de partage et de sacrifice.
Quant au quartier Sandaga, il s'agit de l'un des plus grands marchés dakarois : il possède de nombreuses ruelles étroites, débordantes d'échoppes en tous genres. Les couleurs y sont bigarrées, les senteurs luxuriantes, la vie active et le bruit incessant.

A vrai dire, avec tout ça nous nous coucherons ce soir plus intelligents, sinon moins bêtes !
Nous espérons que ce résumé vous aura donner envie d'en savoir plus sur notre aventure.

A bientôt ... pour la suite.

* : proverbe sénégalais en wolof : "Ne pas savoir n'est pas recommandé, mais ne pas questionner c'est pire". A méditer !






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