jeudi 26 novembre 2009

Les élèves de 6eA racontent leur atelier d’audiodescription (1)

Le jeudi 5 novembre, les élèves de la classe de 6eA du collège Victor Duruy à Fontenay-sous-Bois se rendent avec leur professeur de français, Mme Banquy à la première séance de leur atelier d'audiodescription, qui a bien entendu lieu au cinéma....
"Lors de la première séance, nous sommes allés voir au Kosmos le court-métrage La Deuxième Vie du Sucrier" (Damien) qui parle "d'un grand père qui a une petite fille aveugle [pour laquelle] il va tous les matins chercher des objets pour faire de la musique" (Valentin), "qui ramasse des ordures qui font des sons étranges" (Tony), "pour faire des bruitages en racontant à sa fille l'histoire du Livre de la Jungle" (Balthazar). Court-métrage dont ils ont d'abord vu un extrait avec la seule bande son et sans les images, mais "c'était dur de s'imaginer le film" (Emma) puis un second extrait toujours aveugle mais avec l'audiodescription réalisée par "des voix d'enfants qui racontaient ce qui se passait, ce que les personnages faisaient." (Emma). Audiodescription qui "permet aux personnes aveugles d'imaginer la scène que nous, nous avons la chance de voir" (Emmanuelle).
Les élèves ont écouté une audiodescription réalisée dans une classe de collège l'année dernière lors d'un atelier mis en place par l'association Retour d'Image.
C'est également lors de cette séance qu'ils ont fait la connaissance de "deux charmantes dames [qui leur ont expliqué] comment ça allait se passer et le travail que nous allions faire." (Emmanuelle) dont "une malvoyante [qui] était là pour nous faire comprendre ses sensations sur le film" (Juliette) car "les aveugles ont besoin d'entendre les détails comme le nom des personnages et leurs actions..." (Loïc)
Ces deux charmantes dames ne sont autres que Marie Diagne, l'intervenante qui suivra l'ensemble de l'atelier et Marie-Pierre Warnault, cinéphile non-voyante.
Pour finir, ils découvrent le film "L'Occupant sur lequel nous allons travailler pour faire en sorte que les aveugles puissent "le voir" dans leur tête." (Romane)
L'Occupant est un court métrage en noir et blanc de Gabriel Le Bomin (2008, 13'52'').

La deuxième séance a lieu en classe, après quelques soucis techniques : "nous sommes d'abord allés dans la salle informatique mais des ordinateurs ne fonctionnaient pas donc nous avons dû aller salle 208" (Cédric). Ils ont "revisionné le court-métrage " (Michaël H.) et ont tous "essayé de décrire le début du film." (Samy) L'occasion pour eux de "parler de la situation à l'époque du court-métrage" (Milo) et de "discuter de l'attaque des Allemands puis du président Pétain. Et Charles de Gaulle est parti en Angleterre et a appelé les Français à faire de la résistance contre les Allemands." (Sélim)
Ils ont commencé à "décrire le début du "morceau de film"" (Sophie). Morceau de film qui s'appelle une séquence, celle où "le petit garçon marche jusqu'à la maison abandonnée". (Louis) Une évidence leur apparaît : ce travail "prend beaucoup de temps car il faut savoir choisir les bons mots" (Héléna) à tel point que "nous avons fait une séance de deux heures et nous n'avons décrit qu'une minute trente de film." (Thomas) Ils se sont "rendu compte que c'était très long [car] nous avons écrit des phrases que nous avons beaucoup changées" (Michaël D.). Certains trouvent "que l'on s'est bien débrouillé" (Cloé) et d'autres : "heureusement qu'on s'est fait aider ! " (Michaël D.)

vendredi 20 novembre 2009

Un jour sans Claudine ...

Aujourd'hui, nous nous sommes faits une journée "Cinéma" ! Enfin pas tout à fait mais le maître que je suis adore enjoliver et exagérer les choses.

Nous avons revu dans son intégralité le court-métrage de Dyana Gaye dans l'optique de nous attarder plus longuement sur la qualité des rencontres d'Ousmane, le petit mendiant

Pour commencer, laissez-moi vous présenter ces personnages tour à tour drôles, déroutants, emblématiques, touchants :



tout d'abord, voici Ousmane, jeune mendiant de Dakar, qui parcourt la ville à la recherche de charités. Il sourit souvent et ne semble pas accabler par sa situation (pourtant peu enviable).




Sa première rencontre se fait avec un officier de police un peu bougon qui finira toutefois par lui tapoter la joue affectueusement.






Le policier l'aidera à "soutirer" de l'argent à un pauvre chauffeur de taxi qui se trouvait là au mauvais moment !








Ousmane ira ensuite chercher du réconfort auprès de la cuisinière du "Sandaga", l'un des plus grands marchés dakarois.







Sur sa route, il arrêtera le conducteur d'un gros 4x4 ...



... avant de se rendre devant un magasin pour obtenir le petit quelque chose qu'une dame aura la gentillesse de lui offrir.





Attirer par l'atmosphère de fête qui se dégage du magasin (c'est la période de Noël), Ousmane poursuivra sa curiosité et entrera dans un magasin de jouets, duquel il se fera sortir manu militari par le vigile chargé de la surveillance.




Ensuite, il sera l'heure pour lui de retrouver son "maître d'école"...




... avant d'aller réveiller un vieux fermier ...







.... et de retourner au marché pour y chercher son chemin : c'est dans la petite échoppe d'un libraire sympathique qu'il trouvera sa réponse.







Enfin, Ousmane arrive au terme de son périple : le bureau de l'écrivain public, chez qui il est venu écrire une lettre (au Père Noël !).

Chacune des trois premières rencontres a été scrutée, décortiquée par vingt-trois petites paires d'yeux puis analysée, discutée et validée. Au final, il ressort que pour l'agent de police et la cuisinière, les rencontres commencent plutôt mal mais elles finissent bien. Avec le chauffeur de taxi, c'est autre chose : les enfants ne sont pas dupes, il donne à contre-coeur !


Cela commence mal avec le policier probablement parce qu'Ousmane le dérange : le policier s'énerve contre lui. Plusieurs hypothèses ont été retenues : il veut travailler mais Ousmane le dérange, il met l'enfant en garde contre la circulation, Ousmane lui demande de l'argent et dans un premier il ne veut pas lui en donner. Mais tout se termine bien puisque le policier y va de son écot et qu'il sourit à Ousmane !

Par l'aider, ce zélé policier va même jusqu'à arrêter un pauvre chauffeur de taxi, en l'accusant d'avoir failli écraser le gamin ! Par peur d'être embêté, ou de recevoir une contravention, il joue le jeu du policier et marchande avec Ousmane le don qu'il va lui faire. Mais il est clair que c'est contre sa volonté : il crie, gesticule et n'est pas gentil ...

Avec la cuisinière, sur le marché, ça commence comme avec le policier ... Et ça finit également pareil ! D'abord, elle ne veut pas lui donner à manger (parce qu'elle ne gagne pas assez d'argent ou parce que lui n'en a pas assez pour régler "l'ardoise"). Mais Ousmane insiste et obtient gain de cause (c'est vraiment le cas de le dire !). Toutefois, certains élèves émettent l'hypothèse qu'elle aussi, à l'instar du chauffeur de taxi, donne à contre-coeur : elle aurait d'autres projets pour son argent (faire des économies, par exemple ...).

En deuxième partie de travail, nous avons commencé à appréhender un peu mieux l'univers d'Ousmane : parce que, comme disent les Sénégalais " xamul aay na wànte laajtewul a kaa yéés*".

Donc, nous avons réuni tous les indices que nous avions sur Ousmane : c'est un enfant mendiant, il est musulman (il salue en disant Salam Aleykoum, il prie avec son "maître d'école" en se balançant ...), il se balade dans le quartier Sandaga et il compte en Francs et emploie quelques mots de français (commissaire, merci, papa Noël ...).
Ainsi avons-nous découvert que le Sénégal était devenu une colonie française vers 1850 et que ce n'est qu'un siècle plus tard qu'il avait obtenu son indéopendance (04 avril 1960). La culture française s'est donc bien enracinée en terres sénégalaises et cela explique pourquoi on retrouve des mots français en wolof et pourquoi la monnaie nationale est le Franc (CFA).
Grâce à certains élèves musulmans, nous avons aussi appris que la charité (la zakat) était l'un des cinq piliers de l'Islam (avec la profession de foi - la Chaada -, le jeûn du Ramadan, la prière et le pélerinage à la Mecque). Pour les Musulmans, la charité est obligatoire : elle consiste, pour les Musulmans qui en ont les moyens, à donner une partie de leur richesse et de leurs biens aux pauvres de la communauté. Elle a pour but de purifier l'âme du donneur de l'avarice et de développer l'esprit de partage et de sacrifice.
Quant au quartier Sandaga, il s'agit de l'un des plus grands marchés dakarois : il possède de nombreuses ruelles étroites, débordantes d'échoppes en tous genres. Les couleurs y sont bigarrées, les senteurs luxuriantes, la vie active et le bruit incessant.

A vrai dire, avec tout ça nous nous coucherons ce soir plus intelligents, sinon moins bêtes !
Nous espérons que ce résumé vous aura donner envie d'en savoir plus sur notre aventure.

A bientôt ... pour la suite.

* : proverbe sénégalais en wolof : "Ne pas savoir n'est pas recommandé, mais ne pas questionner c'est pire". A méditer !






lundi 16 novembre 2009

Lancement de l'atelier de (re)création et premiers échanges fructueux

Vendredi 06 novembre, nous avons nous aussi, les CE2a de l'E.E. Paul Elaurd A de Vitry-sur-Seine, découvert le court-métrage sur lesquel nous allons travailler pendant quelques temps.

Voici le premier compte-rendu de nos séances de découverte et d'appropriation :

http://ce2.eluard.free.fr/dotclear/public/Ecole___Cinema/ATEL_Deweneti_CR.doc

Pour le moment, tout va pour le mieux, les élèves semblent très motivés comme vous l'aurez constatés !

A bientôt, pour la suite !

Matthieu Ludger,
PE

vendredi 13 novembre 2009

Premier Atelier à Champigny

Les premières fois

Vendredi 6 novembre 2009

Ce vendredi matin, à 9h15, les huit élèves présents de la classe CLIN de Monique Balsa

, Paolo (10 ans), Vishmouka (11 ans), Ruben, Tolaseka (9 ans), Carolina, Méline, et Fatalah rencontrent au cinéma Studio 66, celle qui animera l’atelier auquel ils participeront jusqu’à février, Juliette Marchand, réalisatrice de films d’animation.

Au cinéma c’est le film Les escargots de Joseph qu’ils vont voir, et déjà, à leur arrivée, on constate une refléxivité entre l’écran de cinéma et eux ; transis de froid, les élèves sont dans leur doudoune comme des escargots dans leur coquille.

Les présentations

ont lieu, certains sont stoïques de timidité, d’autres s’affirment, mais au fil de la matinée, même les plus laconiques seront dans l’échange avec Juliette,si ce n’est pas en paroles, du moins en regards.


Et puis la parole, il va falloir quelques séances pour l’aborder. On ne plonge pas dans le bain de la langue, du dialogue, de la bande son d’un film en deux heures. Il faut des clefs, des outils. Après avoir rappelé aux enfants quel est le dessein de l’atelier, c’est ce que fait Juliette : elle leur explique qu’il y a trois types de sons sur une bande son, et à Ruben de dire qu’il y a des bruits, Méline de penser à la musique et Tolaseka de penser aux paroles.

Forts de ce savoir, les enfants apprennent maintenant ce qu’est un film d’animation et les différents types d’animations qui existent, l’animation image par image, l’animation de marionnettes, ce qui est le cas des Escargots de Joseph.

Puis vient le moment tant attendu, les lumières se tamisent, l’écran devient lumineux et apparaissent Joseph et ses escargots.

A la fin de la projection un échange sur la compréhension du film est entamé. Se pose la question que tout élève connaît après une lecture, une projection, Qu’avez-vous compris au film ? Malins comme des singes, pardon, des escargots, ils ont tout compris ; la timidité maladive de Joseph, sa façon de se renfermer sur lui. L’occasion pour Monique Balsa d’expliquer l’expression « être nombriliste ». Les enfants pointent ce qui, manifestement, identifie le film comme français, comme ancien et comme rural.

Juliette s’arrête sur le motif de la tour, car cette dernière a un sens bien particulier, (qui plus est dans une classe où cinq langues différentes bavardent entre elles), cette tour c’est celle de Babel. Mais par manque de temps, cette notion ne sera pas suffisamment abordée lors de cette séance. Les enfants et les intervenants souhaitent voir le film une seconde fois avant de repartir pour se concentrer davantage sur la bande son que lors de la première diffusion. Les enfants entendant le yukulélé comme musique de fosse, les battements de paupières, le crissement de la craie sur la tableau noir, les pas comme bruitage.

Après une dernière comparaison sur les caractères entre les enfants présents ; ceux sur les écrans et ceux assis dans la salle, il est temps de retourner en classe.